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28 septembre 2007 5 28 /09 /septembre /2007 15:32

I - Bilan de 1981 à 1993 A – Mise au point sur le tribalisme 

 

 

Sur les accusations accordant la primeur du tribalisme en RCA à André KOLINGBA, son parti le RDC ou au groupe ethnique Yakoma, il convient de rappeler qu’avant André KOLINGBA le pays a été présidé, à partir de 1960, par David DACKO jusqu’en 1965, par Jean-Bedel BOKASSA de 1966 à 1979 et de David DACKO de 1979 à 1981 tous originaires de
la Lobaye. On pourrait y ajouter Barthélemy BOGANDA lui-même.

Voici quelques éléments qui caractérisent la conjoncture politique, sociale et économique des lendemains de la disparition de BOGANDA :

Ø                              Tout a commencé par les manœuvres pour la succession de BOGANDA. Abel GOUMBA, alors ministre des Finances et du Plan, assumait l’intérim de BOGANDA du 29 mars au 30 avril 1959 et apparaissait comme la personne la mieux indiquée pour lui succéder. Un des arguments que DACKO utilisa pour écarter GOUMBA fut : « Je suis de
la Lobaye, j’ai des liens de parenté avec BOGANDA, c’est donc à moi que doit revenir le pouvoir ». Le fait de revendiquer ou de mettre en avant l’appartenance ethnique ou régionale pour justifier la conquête du pouvoir, est du népotisme doublé d’un tribalisme.

Ø                              Le 30 avril 1959, l’Assemblée législative procéda à l’élection du nouveau président du conseil de gouvernement et Mr David DACKO devint Président du gouvernement, en remplacement de Mr GOUMBA qui avait présidé l’exécutif depuis la mort de BOGANDA. Cette élection s’est faite sous la pression des ressortissants de
la Lobaye et de l’Ombelle M’Poko (Ngbaka, Mbati, Bambénga et Ali) munis d’armes banches telles que flèches, coupe-coupes, haches, machettes, sagaies, matraques, et ont envahi l’assemblée législative (actuelle cour suprême) en exigeant l’élection de Dacko. Dès le 4 octobre, l’assemblée législative allait voter une motion de censure contre le gouvernement, une motion présentée par le propre parti de DACKO, le MESAN. Cette motion demandait à l’Assemblée de constater l’échec du gouvernement DACKO, notamment dans le domaine économique et proposait de confier la formation du nouveau gouvernement à Mr MALEOMBHO, alors président de l’Assemblée législative. Cette motion, prévue pour être votée le 7 octobre, fut finalement, purement et simplement retirée, parce que ce problème juridique, politique et constitutionnel va générer des manipulations à caractère tribal et ethnique. Ces problèmes tribaux naissants et qui deviennent les principaux arguments et mode de gouvernance, ainsi que la gestion tant contestée du Président DACKO, sont la preuve que le tribalisme devenait courant dans la manière d’exercer le pouvoir en Centrafrique si tôt après la mort de BOGANDA. Il est évident qu’après toutes ces manipulations, la réconciliation et l’unité  ne pouvaient plus être totales au sein de l’élite.

Ø                              Depuis l’abstention des députés du MEDAC lors du vote des accords de coopération, le Président DACKO commença à supprimer tous les attributs de la démocratie en République centrafricaine. Nous citons particulièrement le cas du MEDAC. Nouveau parti créé par Abel GOUMBA et composé essentiellement de dissidents du MESAN, fort de ses 14 députés qu’on qualifiait de marxistes, devint extrêmement gênant pour le Président DACKO. On constata un raffermissement très sensible de l’autorité du gouvernement envers ce parti: le Président DACKO  dissout le MEDAC, principal parti d’opposition, Il lève l’immunité parlementaire des députés composant le MEDAC, met en résidence surveillée le président du MEDAC (Abel GOUMBA), procède à la déchéance de son mandat de sénateur de la communauté.

Ø                              David DACKO représentait la personne idéale répondant à la stratégie des puissances colonisatrices devant perpétuer la colonisation en République centrafricaine, ce qui remettait fondamentalement en cause tout le combat mené en amont par BOGANDA.

Ø                              En 1963, DACKO érige le MESAN comme Parti unique. Il est donc prévu que tout citoyen actif doit adhérer au MESAN. Il est également prévu que toute personne qui constitue ou tente de constituer un Parti, mouvement, groupement, association ou organisation à caractère politique sera punie d’une amende de 50 001 à 500 000 F CFA. Il est aussi prévu que quiconque se livrerait à une activité politique, sous quelque forme que ce soit, en dehors du MESAN, ferait l’objet de mesures administratives d’éloignement, prévues par la loi 60.171 du 12 décembre 1961.

B - Historique du coup d’Etat du 1er septembre 1981 

 

Face à l’état de ruine de l’économie du pays engendré par la gestion dictatoriale de Bokassa et le coup de force de D. Dacko entre les 20 et 21 septembre 1979, les officiers des FACA, à plusieurs reprises, se sont rapprochés du Général d’Armée André Kolingba, à l’époque Chef d’Etat Major, pour lui demander d’agir, à chaque fois, il avait repoussé l’offre de ses compagnons. Mais, devant la souffrance croissante du peuple, l’insécurité, le trouble à l’ordre public, la menace à la démocratie, le Général Kolingba surprendra alors tous les officiers et opèrera le 1er septembre 1981 un coup d’Etat, sans effusion de sang, ni trouble à l’ordre public et ni suspension des activités socio-économiques. Tout de suite, pour marquer sa volonté de ne pas faire la chasse aux sorcières, il gardera à son poste, le Colonel Mansion Jean Claude, ancien patron de la garde présidentielle du Président David Dacko.

 II - Bilan des actions politiques 

 

De 1981 à 1993, le président Kolingba, avait engagé son pays,
la République centrafricaine, ses compatriotes, les centrafricains, femmes et hommes de tous les pôles géopolitiques, dans un vaste programme de développement intégré, généré dans les conditions de paix et de sécurité maîtrisées. Ainsi, il avait su allier l’esprit de rassemblement sans exclusif, le respect des droits de l’homme, les conditions sécuritaires du pays, les aspirations au bien-être de la population et la paix sociale, pour convaincre les partenaires bilatéraux et multilatéraux à ouvrir leurs sas afin que
la RCA soit en première ligne des bénéficiaires des facilités financières internationales. On a pu ainsi arriver aux réalisations suivantes :

1 - Sur le plan de la mobilisation des ressources humaines 

 

Dès le 1er septembre 1981, soucieux de garantir l’unité nationale et animé d’un esprit de corps cher à l’armée, Kolingba a mis un point d’honneur dans la collaboration avec les filles et fils du Centrafrique sans distinction de tribu et d’ethnie. Ainsi, de 1981 à 1993, il aura tour à tour nommé au poste de directeur de cabinet à la présidence en gardant à son poste Evariste MINDELE ancien directeur de cabinet de Dacko :

-                                 Evariste MINDELE                                         : d’ethnie Gbaya

-                                 L’Inspecteur de Travail Etienne SEOULIAT : d’ethnie Karé

-                                 L’Inspecteur de Travail Paul OTTO                : d’ethnie Baguiro

-                                 Le Docteur Joseph MANDE NDJAPOU       : d’ethnie Banda

-                                 Le Professeur Jean Claude KAZAGUI           : d’ethnie Nzakara

Puis le Professeur Joseph MABINGUI (d’ethnie Banda) Ministre d’Etat Secrétaire Général à
la Présidence de
la République

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